mercredi 25 novembre 2015

J'ai passé presque deux ans sans écrire sur ce blog.


 J'essaie de ne garder que ce que nous n'avons pas en commun. Il ne me reste pas grand chose: le collège, où je ne parle jamais de ma vie privée avec personne, et quelques amisque je ne lui ai jamais présentés,et que je voyais toujours sans lui. Je suis prête à lui laisser tous nos autres amis, il est tellement plus doué que moi pour garder tout le monde de son côté, de toute manière je n'ai même pas envie d'essayer, je n'ai pas le courage de répondre aux appels et aux sms pour le moment. 

Ma sœur m'a répété tellement de fois que ça n'était pas de ma faute que je commençais à le croire vraiment, et à penser que j'allais même plutôt bien.  Pourtant samedi, la seule fois où j'ai accepté de revoir un de nos amis, il m'a fait me sentir si mal en voulant absolument comprendre pourquoi, je suis rentrée chez moi anéantie et j'ai pleuré comme un bébé pendant 48 heures. 

Il y a un mois ou deux, j'avais acheté un magazine contenant un carnet d'écriture en cadeau, avec une question à laquelle répondre par jour pour trouver sa voie et je n'avais pas voulu écrire dedans tout de suite, je savais bien que la conclusion serait: la vache il faut vraiment que je me casse.

Lundi, j'ai retrouvé ce carnet auquel je n'avais plus pensé et j'ai commencé à écrire dedans tous les jours. Je me suis dit que j'aurais du en faire des photocopies pour mes élèves mais c'est trop tard, j'ai déjà rempli plusieurs pages.

Ces élèves n'ont pas idée de l'importance qu'ils ont pour moi aujourd'hui. Je voudrais leur dire que je suis désolée de ne pas toujours être patiente avec eux en ce moment, de mettre si longtemps à corriger leur copies et de leur faire des cours pourris, et que ce n'est pas leur faute. Je voudrais les remercier de jouer au concours du plus grand fayot avec moi, même si je fais parfois semblant de trouver ça pénible.

Demain je dois apporter ma collec de jetons Star Wars à l'école pour faire des échanges avec les sixièmes.

samedi 7 novembre 2015

Rediffusion de l'article que j'ai posté hier sur mon deuxième blog dédié à la fête alors qu'il a davantage sa place sur ce blog entièrement dédié à la dépression

Je voudrais me souvenir que je n'étais même pas vraiment triste en novembre 2015. Je me regarde bouleverser toute ma vie à distance, presque indifférente. J'étais tellement en miettes en juin, je suis si sereine quelques mois plus tard à peine.

 Je sais que quand tout sera loin, je me dirai: mes élèves m'ont sauvée. Ils m'ont sauvée il y a un mois quand on a passé cette semaine à Londres ensemble, et qu'ils ont été tellement gentils, drôles, adorables et attachants. Ils m'ont sauvée parce que pendant cette semaine loin de la maison avec eux, il ne m'a pas manqué une seule fois. Pendant une semaine, personne ne m'a apporté le petit déjeuner au lit, personne ne s'est dandiné en chantant la danse des dodus avec moi dans la cuisine, personne ne m'a offert de Chaussée aux moines, mais personne ne m'a poussée sur le carrelage, personne ne m'a enfermée dans la buanderie, personne n'a déchiré en morceaux la robe que j'étais en train de coudre, personne ne m'a cogné la tête contre les murs.

En rentrant, quand j'ai ouvert la porte et que j'ai posé ma valise sur le carrelage du salon, j'ai su qu'il n'y aurait qu'une prochaine fois. J'ai défait ma valise en sachant que dans un jour, une semaine, un peu plus peut-être, j'allais la refaire pour de bon. Ce que je n'arrivais pas à faire toute seule depuis trois ans, des élèves de quatorze ans à peine avec des jeans retroussés et des sacs à dos Eastpak remontés jusqu'aux oreilles m'ont aidé à le faire en une seule toute petite semaine.