samedi 7 novembre 2015

Rediffusion de l'article que j'ai posté hier sur mon deuxième blog dédié à la fête alors qu'il a davantage sa place sur ce blog entièrement dédié à la dépression

Je voudrais me souvenir que je n'étais même pas vraiment triste en novembre 2015. Je me regarde bouleverser toute ma vie à distance, presque indifférente. J'étais tellement en miettes en juin, je suis si sereine quelques mois plus tard à peine.

 Je sais que quand tout sera loin, je me dirai: mes élèves m'ont sauvée. Ils m'ont sauvée il y a un mois quand on a passé cette semaine à Londres ensemble, et qu'ils ont été tellement gentils, drôles, adorables et attachants. Ils m'ont sauvée parce que pendant cette semaine loin de la maison avec eux, il ne m'a pas manqué une seule fois. Pendant une semaine, personne ne m'a apporté le petit déjeuner au lit, personne ne s'est dandiné en chantant la danse des dodus avec moi dans la cuisine, personne ne m'a offert de Chaussée aux moines, mais personne ne m'a poussée sur le carrelage, personne ne m'a enfermée dans la buanderie, personne n'a déchiré en morceaux la robe que j'étais en train de coudre, personne ne m'a cogné la tête contre les murs.

En rentrant, quand j'ai ouvert la porte et que j'ai posé ma valise sur le carrelage du salon, j'ai su qu'il n'y aurait qu'une prochaine fois. J'ai défait ma valise en sachant que dans un jour, une semaine, un peu plus peut-être, j'allais la refaire pour de bon. Ce que je n'arrivais pas à faire toute seule depuis trois ans, des élèves de quatorze ans à peine avec des jeans retroussés et des sacs à dos Eastpak remontés jusqu'aux oreilles m'ont aidé à le faire en une seule toute petite semaine.

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